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TRAGÉDIE. ii2

C'étoit des triftes Juifs refpérance dernière ,

Que mes foins vigilans cachoient à la lumière J

Mais puifqu'à votre reine il faut le découvrir ,

Je vais la contenter , nos portes vont s'ouvrir.

De fes plus braves chefs qu'elle entre accompagnée.'

Mais de nos faints autels qu'elle tienne éloignée

D'un rainas d'étrangers l'indifcrette fureur.

Du pillage du temple épaignez-moi l'horreur.

Des prêtres, des enfans lui fcroient-ils quelque ombre ?

De l'a fuite avec vous qu'elle règle le nombre.

Ft quant à cet enfant fi craint , lî redouté ,

De votre cœur , Abner , je connois l'équité.

Je vous veux devant elle expliquer fa naiffance.

Vous verrez , s'il le faut remettre en fa puillàncej

Et je vous ferai juge entre Athalie & lui.

Abner. Ah, je le prends déjà. Seigneur , fous mon appui ï Ne craignez rien. Je cours vers celle qui m'envoie.

��SCENE I I L

JOAD, JOSABET, ZACHARIE , SALOMITH ," ISMAEL , DEUX LÉVITES , LE CHdUR.

J O A O.

VJ RAND Dieu , voici ton heure , on t'amène ta proie. Ifinael, écoutez. ( Il lui parle bas. )

J o s A B E T.

PuiiTant maître des cîeux , Remets-lui le bandeau , dont tu couvris fes yeux j Loifque lui dérobant tout le fruit de fon crime , Tu cachas dans mon fein cette tendre viûime.

J o A D.

Allez , fage Ifmael , ne perdez point de temps. Suivez de point en point ces ordres importans.

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