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PRÉFACE. fils d'Hyftafpe, dont parle cet hiftorien. En effet, ils en rapportent quantité de preuves, dont quelques-unes meparoiiïènt des démonftrations. Mais je n'aipas jugé à propos de croire ce même Hérodote fur fa parole , lorfqu'il dit que les Perfes n'élevoienr ni temples , ni autels , ni ftatues à leurs dieux , & qu'ils ne fc fer- Yoicnt point de libations dans leurs facrifices. Son té- moignage eft exprefifément détruit par l'Ecriture , aufli bien que par Xénophon , beaucoup mieux inftruit que lui des mœurs & des affaires de la Ptrfe , & enfin par Quinte-Curce.

On peut dire que l'unité de lieu efl obfervée dans cette pièce , en ce que toute l'adion fe pafle dans le palais d'AfTuérus. Cependant, comme on vouloit rendre ce divertiffemenr plus agréable à des enfans , en jettant quelque variété dans les décorations, cela a été caufe que je n'ai pas gardé cette unité avec la même rigueur que j'ai fait autrefois dans mes tra- gédies.

Je crois qu'il efl bon d'avertir ici , que bien qu'il y ait dans Efther des perfonnages d'hommes, ces perfon- nages n'ont pas laiffé d'être repréfentés par des fiilcs avec toute la bienféance de leur fexe. La chofe leur a été d'autant plus aifée , qu'anciennement les habits des Perfans & des Juifs étoient de longuesjobes qui tom- boient jufqu'à terre.

Je ne puis me réfoudre à finir cette Préface , fans fendre â celui qui a fait la mufîque , la juftice qui lui eft due , & fans confeifer franchement que fes chants

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