Il n’eſt plus temps.
Un mot.
Non.
Ma princeſſe, d’où vient ce changement ſoudain ?
C’en eſt fait. Vous voulez que je parte demain.
Et moi, j’ai réſolu de partir tout à l’heure,
Et je pars.
Demeurez.
Et pourquoi ? Pour entendre un peuple injurieux
Qui fait de mon malheur retentir tous ces lieux ?
Ne l’entendez-vous pas cette cruelle joie,
Tandis que dans les pleurs moi ſeule je me noie ?
Quel crime, quelle offenſe a pu les animer ?
Hélas ! Et qu’ai-je fait que de vous trop aimer ?
Écoutez-vous, Madame, une foule inſenſée ?
Je ne vois rien ici dont je ne sois bleſſée.
Tout cet appartement préparé par vos ſoins,
Ces lieux, de mon amour ſi long-temps les témoins,
Qui ſembloient pour jamais me répondre du vôtre,
Ces feſtons, où nos noms, enlacés l’un dans l’autre,
À mes triſtes regards viennent par-tout s’offrir,
Sont autant d’impoſteurs que je ne puis ſouffrir.
Allons, Phénice.