TRAGÉDIE. 549
C'eft l'un^ue xeC^cù. que j'exige de vous. Je permets tout le refte â mon libre courroux. Sortez de l'efclavage où vous êtes réduite ; Ofez me fuivre. Oiez accompagner ma fuite. Arrachez-vous d'un lieu funefïe &c profané , Où la vertu refpire un air empoifonné. Profitez, p©ur cacher votre prompte retraite y De la confufion que ma difgracc y jette. Je vous puis de la fuite allurer les moyens, Vous n'avez jufqu'ici de gardes que les miens. De puilfans défenfeurs prendront notre querelle. Argos nous tend hs bras, & Sparte nous appelle. A nos amis communs portons nos jufles cris. Ne foulFrons pas que Phèdre , alTemblant nos débris , Du trône paternel nous chafTe l'un & l'autre , Et promette à fon fils ma dépouille & la votre. L'occafion cft belle, il la faut embrafTer. Quelle peur vous retient ? Vous femblez balancer ? Votre feul intérêt m'infpire cette audace. Quand je fuis tout de feu, d'où vous vient cette glace î Sur les pas d'un banni craignez-vous de marcher >
A R. 1 c I E.
Hélas, qu'un tel exil. Seigneur, me feroit cher •
Dans quels ravifTemens , à votre fort liée ,
Du rcfte des mortels je vivrois oubliée !
Mais , n'étant point unis par un lien fi doux ,
Me puis-je , avec honneur , dérober avec vous ?
Je fais que, fans blcfler l'honneur le plus févère ,
Je me puis affranchir des mains de votre père.
Ce n'clt point m'arrachcr du fein de mes parens ;
Et la fuite eft permifc à qui fuit fes tyrans.
Mais vous m'aimez. Seigneur. Et ma gloire allarmée...
HiPPOLYTE.
Non , non , j'ai trop de foin de votre renommés. Un plus noble deflcia m'amène devant vous. Fuyez vos ennemis , & fuivez votre époux. Libres dans nos malheurs , puifque le ciel Tordonnc , Le don de notre foi ne dépend de perfonne.
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