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Z31 I P H I G E N I E,

SCENE III.

A G A M E M N O N , ULYSSE.

Ulysse,

^ EiGNEURjVOUs cntendez.QucIque prix qu'il en coure. Il veut voler à Troie , &: pourfuivre fa roucc. Nous craignions Ton amour i Se lui-même aujourd'hui. Par une heureufe erreur , nous arme contre lui.

A G A M E M N o N.

Hélas î

U L y s SE.

De ce foupir que faut-il que j'augure ? Du fang qui fe révolte eft-ce quelque murmure î Croirai-je qu'une nuit a pu vous ébranler ? Eft-ce donc votre cœur qui vient de nous parler î Songez-y : vous devez votre fille à la Grèce : Vous nous l'avez promifc 5 & , fur cette promelTc , Calchas , par tous les Grecs confulté chaque jour , Leur a prédit des vents l'infaillible retour. A Ces prédidions Ci l'effet ell contraire , Penfez-vous que Calchas continue à fe taire î Que fes plaintes , qu'en vain vous voudrez appaifer, Laiiïent mentir les dieux , fans vous en accufcr ? Et qui fait ce qu'aux Grecs, fruftrés de leur vidime , Peut permettre un courroux qu'ils croiront légitime ? Gardez-vous de réduire un peuple furieux , Seigneur , à prononcer entre vous & les dieux. N'eft-ce pas vous enfin , de qui la voix preffante Nous a tous appelles aux campagnes du Xante î Et qui, de ville en ville , atteftiez les fermens , Que d'Hélène autrefois firent tous les arnans. Quand prcfque tous les Grecs , rivaux de votre frère , La demandoienc en foule à Tyndare fon père ?

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