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TRAGÉDIE. ior

Quelle pitié retient mes fcntimens timides ? N'en ai-je pas déjà puni de moins perfides ? O Monime ! O mon fils ! Inutile courroux î Et vous, heureux Romains, quel triomphe pour vous. Si vous faviez ma honte , &: qu'un avis fidèle De mes lâches combats vous portât la nouvelle ! Quoi ? Des plus chères mains craignant les trahifons , J'ai pris foin de m'armer contre tous les poifons. ♦ J'ai fa , par une longue & pénible induftrie , Des plus mortels venins prévenir la furie. Ah, qu'il eût mieux valu , plus fage èc plus heureuj: , Et repouflant les traits d'un amour dangereux. Ne pas laifler remplir d'ardeurs erapoifonnées , Un coeur déjà glacé par le froid des années I De ce trouble fatal par où dois-je fortir î

��SCENE V L

' I I T H R I D A T E , A_R BATE.

A R B A T E.

^ EiGNEUR. , tous vos foldats ne veulent plus partir ?

Pharnace les retient , Pharnace leur révèle

Que vous cherchez à Rome une guerre nouvelle,

MlTHRIDATE.

Pharnace >

A R. B A T E.

Il a féduit fes gardes les premiers i Et le fcul nom de Rome étonne les plus fiers. De mille affreux- périls ils fe forment l'image. Les uns avec tranfport embraflènt le rivage ; Les autres , qui partoient, s'élancent dans les floty» Ou préfentcnt leurs dards aux yeux des matelots. Le défordre eft par-tout 5 &, loin de nous entendre. Ils demandent la paix , ôc parlent de fe rendre»

Iv

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