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t8ô MITHRIDATE,

Ah , s'ils ont pu choiiir pour leur libérateur,

Spartacus , un efclave , un vil gladiateur I

S'ils fuivent an combat des brigans qui les vengent ,

De quelle noble ardeur pcnfez vous qu'ils fe rangent

Sous les drapeaux d'un roi long- temps victorieux ,

Qui voit jufqu'à Cyrus remonter {es ayeuxî

Que dis-jc ? En quel état croyez-vous la furprendre î

Vuide de légions qui la puilîènt défendre ,

Tandis que tout s'occupe à me perfécuter,

Leurs femmes , leurs enfans pourront-ils m'arréter ?

Marchons , & dans fon fein rejettons cette guerre Que fa fureur envoie aux deux bouts de la terre. Attaquons dans leurs murs ces conquérans iî fiers ; Qu'ils tremblent, à leur tour, pour leurs propres foyers^ Annibal l'a prédit, croyons-en ce grand homme. Jamais on ne vaincra les Romains que dans Roaae. Noyons-la dans fon fang juîlement répandu. Brûlons ce Capitole , où j'étois attendu. Détruifons fes honneurs , &: faifons difparoîtrc La honte de cent rois , & la mienne peut-être : Et, la flamme à la main , effaçons tous ces noms Que Rome y confacroit à d'éternels affronts.

Voilà l'ambition dont mon ame eft faifîe. Ne croyez point pourtant qu'éloigné de l'Afie , J'en laifle les Romains tranquilles podelFeurs. Je fais où je lui dois trouver des défenfeurs. Je veux que d'ennemis , par-tout enveloppée , Rome rappelle en vain le fecours d-e Pompée. Le Parche , des Romains , comme moi , la terreur^ Confent de fucccder à ma jufte fureur , Prêt d'unir avec moi fa haine Se fa famille , Il me demande un fils pour époux à fa fille. Cet honneur vous regarde , & j'ai fait choix de vous ^ Pharnace. Allez, foycz ce bienheureux époux. Demain , fans différer , je prétends que l'aurore Découvre mes vaiffeaux déjà loin du Bofphore. Vous, que rictt n'y retient, partez dès ce moment , Eç méritez mon choix par voçre empreflèment.

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