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A ce discours, laissant la sultane expirante,

Il a marché vers nous, et d'une main sanglante,

Il nous a déployé l'ordre dont Amurat

Autorise ce monstre à ce double attentat.

Mais, seigneur, sans vouloir l'écouter davantage,

Transportés à la fois de douleur et de rage,

Nos bras impatients ont puni son forfait,

Et vengé dans son sang la mort de Bajazet.

Atalide

Bajazet!

Acomat

Que dis-tu?

Osmin

Bajazet est sans vie.

L'ignoriez-vous?

Atalide

O ciel!

Osmin

Son amante en furie,

Près de ces lieux, Seigneur, craignant votre secours,

Avait au nœud fatal abandonné ses jours.

Moi-même des objets j'ai vu la plus funeste,

Et de sa vie en vain j'ai cherché quelque reste:

Bajazet était mort. Nous l'avons rencontré

De morts et de mourants noblement entouré,

Que vengeant sa défaite et cédant sous le nombre,

Ce héros a forcés d'accompagner son ombre.

Mais puisque c'en est fait, Seigneur, songeons à nous.

Acomat

Ah! destins ennemis où me réduisez-vous?

Je sais en Bajazet la perte que vous faites,

Madame. Je sais trop qu'en l'état où vous êtes

Il ne m'appartient point de vous offrir l'appui

De quelques malheureux qui n'espéraient qu'en lui;

Saisi, désespéré d'une mort qui m'accable,

Je vais, non point sauver cette tête coupable,

Mais, redevable aux soins de mes tristes amis,

Défendre jusqu'au bout leurs jours qu'ils m'ont commis.