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i44 FRAGMENS, b-c.

iî Ou me pouvoir faire une difticukc qu'on ne m'a >3 point faite. Mais ce qui cil échappe aux Spedateurs J3 pourra être remarqué par les Lecteurs. G'eft que je n tais entrer Junic dans les Yeftalcs, où , félon AuJu- aj Gollc , on ne recevoir perfonne au-deflous de ûx ans, >3 ni au-deffus de dix. Mais le peuple prend ici Junie >3 fous fa protection ; & j'ai cru qu'en confidération sj de fa nailTance, de fa vertu 6c de fon malheur , il 35 pouvoit la difpenfer de l'âge prtfcrit par les Loix , 33 comme il a difpenfé de Tâge pour le Confulat tant M de grands hommes qui avoient mérité ce privilège.

i3 Enfin , je fuis trcs-perfuadc qu'on me peut faire ») bien d'autres critiques , fur lefquelles je n'aurois •p d'autre parti à prendre que celui d'en profiter à l'ave- 33 nir. Mais je plains fort le hialhcur d'un homme qui 33 travaille pour le public. Ceux qui voyent le mieux 33 nos défauts, font ceux qui les difîimulent le plus 33 volontiers. Ils nous pardonnent les endroits qui leur 33 ont déplu, en faveur de ceux qui leur ont donné du 33 plaifir. Il n'y a n'en au contraire de plus injuft» 33 qu'un ignorant. Il croit toujouis que l'admiration 33 cil le partage des gens qui ne favcnt rien. Il condamne 33 toute une Pièce pour une fccne qu'il n'approuve pas. 33 II s'attaque même aux endroits les plus éclatans , 33 pour faire croire qu'il a de l'efprit. Et pour peu que 33 nous réfirtions à Ces fentimens, il nous traite de pré- 33 fomptueux qui ne veulent croire perfonne , &c ne 33 fongc pas qu'il tire quelquefois plus de vanité d'une S3 critique fort m.auvaife , que nous n'en tirons d'une « alTez bonne Pièce de Théâtre.

33 Homifis imperito mimqimm quidquam injupus.

FIN DU PREMIER VOLUME.

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