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lii BRITANNICUS ,

Néron. Oui , Narcifle , on nous réconcilie. Narcissi. Je me garderai bien de vous en détourner. Seigneur. Mais il s'eft vu tantôt emprifonncr. Cette offenfe en fon cœur fera long-temps nouvelle. Il n'eft point de fecrets que le temps ne révèle. Il faura que ma main lui devoit préfenter Un poifbn que votre ordre avoir fait apprêter. Les Dieux de ce deffein puilTent-ils le diftraiie î Mais peut-être il fera ce que vous n'ofez faire.

Néron. On répond de fon cœur, & je vaincrai le mien.

Narcisse. Et l'hymen de Junie en efl-il le lien ? Seigneur, lui faites-vous encor ce facrificc î

Néron. C'efl prendre trop de foin. Quoi qu'il en foit , Narcifle, Je ne le compte plus parmi mes ennemis.

Narcisse. Agrjppine, Seigneur, fe l'étoit bien promis. Elle a repris fur vous fon fouverain empire.

NÉRON.

Quoi donc î Qu'a-t-elle dit ? Et que voulci-yous dire ?

Narcisse. Elle s'en eft vantée allez publiquement.

Néron. De quoi?

N A R c I s s I.

Qu'elle n'avoit qu'à vous voir un moixient> Qu'à tout ce grand éclat, à ce courroux funefte. On verroit fuccéder un filencc modeftc ; Que vous-même à la paix foufcririez le premier: Heureux, que fa bonté daignât tout oublier.

NÉRON.

Mais , Narcifle , dis-moi , que veux-tu que je faflTc î Jjs n'ai que trop de pente à punir fon, audace^

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