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30% BRITANNICUS,

De ce mèrnl Pallas j'implorai le fecours:

Claude vous adopta, vaincu par Ces difcours.

Vous appella Néron , & du pouvoir fuprême.

Voulut, avant le temps, vous faire part lui-racme.

C'eft alors que chacun , rappcllant le paflc ,

Découvrit mon delTèin , déjà trop avancé j

Que de Britannrcusla difgrace future

Des amis de fon père excita le murmure.

Mes promelTes aux uns éblouirent les yeux;

L'exil me délivra des plus féditieux.

Claude même , la.lïé de ma plainte éternelle.

Eloigna de fon fils tous ceux de qui le zèle ,

Engagé , des long-temps , à fuivre fon deftin ,

Pouvoit du trône cncor lui rouvrir le chemin.

Je fis plus. Je choifis moi-même , dans ma fuite.

Ceux à qui je voulois qu'on livrât fa conduite.

J'eus foin de vous nommer, par un contraire choix ,

Des Gouverneurs que Rome honoroit de fa voix.

Je fus fourde à la brigue, ^ crus la renommée.

J'appellai de l'exil , je tirai de l'armée

Et ce même Sénèque, & ce même Burrhus,

Qui depuis . . . Rome alors eièimcit leurs vertus.

De Claude , en même temps , épuifant les richeflcs ,

Ma main , fous votre nom , répandoit Ces largefles.

Les fpedtacles , les dons , invincibles appas ,

Vous attiroient les cœurs du peuple & des foldats*

Qui d'ailleurs réveillant leur tendreflè première,

Favorifoient en vous Germanicus mon père.

Cependant Claudius penchoit vers fon déclin.

Ses yeux, long-tems fermés, s'ouvrirent à la fin.

II connut fon erreur. Occupé de fa crainte.

Il lailTa pour fon fils échapper quelques plaintes;

Et voulut , mais trop tard, aflcmbler Ces amis.

Ses gardes , fon palais , fon lit m'étoient fournis.

Je lui lailfai fans fruit confumer fa tendreflè;

De Ces derniers foupirs je me rendis maîtrelTc.

Mes foins, en apparence, épargnant Ces doulcurj.

De fan fils, en mouranc, lui cachèrent les pleurs,^

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