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TRAGÉDIE. jor

Tant d'horreurs n'avoienc point çpuife fon courroux. Madame. Il me reftoit d'être oublié de vous.

J U NI E.

Dans un temps plus heureux, ma jufte impatience Vous feroit repentir de votre défiance. Mais Néron vous menace. En ce preflant danger. Seigneur , j'ai d'autres foins que de vous affliger. Allez , raflurez-vous , & cefTez de vous plaindre; Néron nous écoutoit, & m'ordonnoit de fcindùc.

BUITAMNICUS.

Quoi! Le cruel...

JUNI E.

Témoin de tout notre cntrcticm; D'un vifage fevère examinoit le mien. Prêt à faire fur vous éclater la vengeance D'un gcftc confident de notre intelligence.

Britannic u s. Néron nous écoutoit , Madame I Mais , hélas î Vos yeux auroient pu feindre , & ne m'abufer paj. Ils pouvoient me nommer l'auteur de cet outrage. L'Amour eft-il muet, ou n'a-t-il qu'un langage? De quel trouble un regard pouvoir me préfcrvcr? Il falloit . . .

JUNI E.

Il falloir me taire, & vous fauver. Combien de fois, hélas, puifqu'il faut vous le dire. Mon cœur de fon défordre alloit-il vous inftruire • De combien de foupirs interrompant le cours , Ai-je évité vos yeux que je cherchois toujours! Quel tourment de fe taire, en voyant ce qu'on aime î De l'entendre gémir, de l'affliger foi-méme, Lorfque par un regard on peut le confoler î Mais quels pleurs ce regard auroit-il fait couler î Ah , dans ce fouvenir inquiète , troublée , Je ne me fcntois pas aflez diffimulée. De mon front effrayé je craignois la pâleur. Je tiouvois mes regards trop pleins de ma douleur.

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