Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/336

Cette page n’a pas encore été corrigée

ijXî BRITANNICUS,

Sur tant de fondemcns fa puiflance établie.

Par vous-mcme aujourd'hui ne peut être affoiblie;

Et , s'il mécoute encor , Madame , fa bonté

\ous en fera bientôt perdre Ja volonté.

J'ai commencé , je vais pourfuivre mon ouvrage.

��SCENE IK

AGRIPPINE, ALBINE.

A L B I N E.

1-/ans quel emportement la douleur vous engage , Madame I L'Empereur puifTe-t-il l'ignorer I

Agrippinï. Ah , lui-même à mes yeux puifTe-t-il fe montrer î

A I. B I N E.

Madame, au nom des Dieux , cachez votre colèrt. Quoi, pour les intérêts de la fœur ou du frère. Faut-il facrificr le repos de vos jours î Contraindrez-vous Céfar jufques dans Ces amours?

A G R I p p I î: E.

Quoi , tu ne vois donc pas jufqu'où l'on me ravale, Albine ! C'eft à moi qu'on donne une rivale. Bien-tôt , fi je ne romps ce funelte lien , Ma place eft occupée , & je ne fuis plus rien. Jufqu'ici d'un vain titre Odavie honorée , Inutile à la Cour , en étoit ignorée. Les grâces, les honneurs par moi feule verCcs, M'attiroient des mortels les vœux intérefTés. Une autre de Céfar a furpris la tendreflc j Elle aura le pouvoir d'époufe & de maîtrefTe. Le fruit de tant de foins , la pompe des Céfarj, Tout deviendra le prix d'un feul de Ces regards. Que dis-je ? L'on m'évite , & déjà déiaifTée . . . Ah , je ne puis , Albine , en fouffirir la penfcc î

�� �