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lyo BRITA NNICUS ,

Cependant voulez-vous qu'avec moins de contrainte L'un & l'autre une fois nous nous parlions fans feinte

B U R R. H u s, Burrhuspourlemcnfonge eut toujours trop d'horreu

A G R. I P P I K E.

Prétendez-vous long-tems me cacher l'Empereur ? Ne le verrai-je plus qu'à titre d'importune? Ai-je donc élevé fi haut votre fortune. Pour mettre une barrière entre mon fils &: moi ? Ne l'ofez-vous laifl'er un moment fur fa foi ? Entre Séneque & vous difputez vous la gloire , A qui m'effacera plutôt de fa mémoire ? Vous l'ai-je confié pour en faire un ingrat ? Pour être , fous fon nom , les maîtres de l'Etat ? Certes, plus je médite , & moins je me figure Que vous m'ofiez compter pour votre créature; Vous , dont j'ai pu lailler vieillir l'ambition Dans les honneurs obfcurs de quelque légion ; Et moi , qui fur le trône ai fuivi mes ancêtres , Moi , fille , femme , fœur & mère de vos maîtres : Que prétendez-vous donc? Penfez-vous que ma voix Ait fait un empereur pour m'en impofer trois ? Néron n'ell plus enfan;^ N'eft-il pas temps qu'il règne Jufqu'à quand voulez-vous que l'empereui-vous craign< Ne fauroit-il rien voir qu'il n'emprunte vos yeux î Pour fe conduire enfin n'a-t-il pas Ces ayeux? Qu'il choififlc , s'il veut , d'Augufte ou de Tibère , Qu'il imite , s'il peur , Gcmanicus mon père. Parmi tant de héros, je n'ofe me placer: Mais il ell des vertus que je lui puis tracer. Je puis l'inftruire , au moins , combien fa confidence Entre unfujst & lui doit laifier de diftance.

B u R R. H u s. Je ne m'étois chargé dans cette occafion Que d'excufer Ccfar d'une feule aciion. Mais puifque , fans vouloir que je le juftifie , Vous me rendez garant du refte de fa vie. Je répondrai , Madame, avec la liberté

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