Page:Racine Théâtre Barbou 1760 tome1.djvu/196

Cette page n’a pas encore été corrigée


donc, Seigneur, cette fureur extrême.

Je ne vous connais plus ; vous n’êtes plus vous-même. Souffrez…

Oreste
 xxxxxxxxxxxxxxxx Non, tes conseils ne sont plus de saison,

Pylade ; je suis las d’écouter la raison. C’est traîner trop longtemps ma vie et mon supplice : Il faut que je l’enlève, ou bien que je périsse. Le dessein en est pris, je le veux achever. Oui, je le veux.

Pylade
 xxxxxxxxxxxxxxxx Eh bien ! il la faut enlever,

J’y consens. Mais songez cependant où vous êtes. Que croira-t-on de vous, à voir ce que vous faites ? Dissimulez : calmez ce transport inquiet ; Commandez à vos yeux de garder le secret. Ces gardes, cette cour, l’air qui vous environne, Tout dépend de Pyrrhus, et surtout Hermione. À ses regards surtout cachez votre courroux. O dieux ! en cet état pourquoi la cherchiez-vous ?

Oreste

Que sais-je ? De moi-même étais-je alors le maître ? La fureur m’emportait, et je venais peut-être Menacer à la fois l’ingrate et son amant.

Pylade

Et quel était le fruit de cet emportement ?

Oreste