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Hermione, Cléone

Hermione

Je fais ce que tu veux ; je consens qu’il me voie. Je lui veux bien encore accorder cette joie. Pylade va bientôt conduire ici ses pas ; Mais si je m’en croyais, je ne le verrais pas.

Cléone

Et qu’est-ce que sa vue a pour vous de funeste ? Madame, n’est-ce pas toujours le même Oreste Dont vous avez cent fois souhaité le retour, Et dont vous regrettiez la constance et l’amour ?

Hermione

C’est cet amour payé de trop d’ingratitude Qui me rend en ces lieux sa présence si rude. Quelle honte pour moi, quel triomphe pour lui, De voir mon infortune égaler son ennui ! Est-ce là, dira-t-il, cette fière Hermione ? Elle me dédaignait ; un autre l’abandonne. L’ingrate, qui mettait son cœur à si haut prix, Apprend donc à son tour à souffrir des mépris ? Ah dieux !

Cléone

xxxxxxxxx Ah ! dissipez ces indignes alarmes : Il a trop bien senti le pouvoir de vos charmes. Vous croyez qu’un amant vienne vous insulter ? Il vous rapporte un cœur qu’il n’a pu vous ôter. Mais vous ne dites point ce que vous mande un père ?

Hermione

Dans ses retardements si Pyrrhus persévère, À