TRAGÉDIE. 79
ACTE II.
SCENE PREMIERE.
CLÉOFILE, ÉPHESTION.
Ephestion.
' V/ui, tandis que vos rois délibèrent enfemble. Et que tout fe prépaie au confeil qui s'aflèmble. Madame , permettez que je vous parle auflî Des fecrcttes raifons qui m'amènent ici. Fidèle confident du beau feu de mon Maître, Soutirez que je J'explique aux yeux qui l'ont fait naître ; Et que , pour ce Héros > j'ofe vous demander Le repos qu'à vos rois il veut bien accorder. Après tant de foupirs, que faut-il qu'il efpère? Attendez-vous encore après l'aveu d'un frère? Voulez-vous que fon cœur , incertain & confu* » Ne fe donne jamais fans craindre vos refus ï Faut-il mottrc à vos pieds le refte de la terre ? Faut-il donner la paix ? Faut-il faire la guerre! Prononcez. Alexandre eft tout prêt d'y courir. Ou pour vous mériter, ou pour vous conquérir.
C L É o F I L E.
Puis-jc croire qu'un Prince , au comble de la gloire , De mes foibles attraits garde cncor la mémoire» Que traînant après lui la victoire & l'efFroi , Il fc puilfe abaifler à. foupircr pour moiî Des captifs comme lui brifent bientôt leur chaîne; A de plus hauts delfeins la gloire les entraîne ; Et l'amour dans leurs cœurs interrompu, trouble. Sous le faix des lauriers eil bientôt accablé. Tandis que ce héros me tînt fa prifonnièrc. J'ai pu toucher fon cccur d'une atteinte légère;
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