Madame, & vous pouuez juſtement vous flatter
D’vne mort que les Grecs n’ont fait qu’executer.
Vous ſeule auez pouſſé les coups…
Et n’impute qu’à toy ton laſche Parricide.
Va faire chez tes Grecs admirer ta fureur,
Va, je la deſauouë, & tu me fais horreur.
Barbare qu’as-tu fait ? auec quelle furie
As-tu tranché le cours d’vne ſi belle vie ?
Auez-vous pû, Cruels, l’immoler aujourd’huy,
Sans que tout voſtre ſang ſe ſoûleuaſt pour luyi ?
Mais parle. De ſon sort qui t’a rendu l’arbitre ?
Pourquoy l’aſſaſſiner ? Qu’a-t-il fait ? À quel titre ?
Qui te l’a dit ?
Vous-meſme, icy, tantoſt, ordonné ſon trépas ?
Ah ! Falloit-il en croire vne Amante inſenſée ?
Ne deuois-tu pas lire au fond de ma penſée ?
Et ne voyois-tu pas, dans mes emportemens,
Que mon cœur démentoit ma bouche à tous momens ?
Quand je l’aurois voulu, falloit-il y ſouſcrire ?
N’as-tu pas dû cent fois te le faire redire,
Toy-meſme auant le coup me venir conſulter,
Y reuenir encore, ou plûtoſt m’éuiter ?
Que ne me laiſſois-tu le ſoin de ma vangeance ?
Qui t’ameine en des lieux, où l’on fuit ta preſence ?