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aucune mention de cette lettre dans l’Assemblée ; mais, se plaignant aux prélats de ce qu’on éludait la constitution par des subtilités, disait-il, nouvellement inventées, il les exhorta à chercher les moyens de finir ces divisions, et de donner une pleine satisfaction à Sa Sainteté. Quelques évêques lui voulurent représenter que tout le monde étant d’accord sur la doctrine, le reste ne valait pas la peine d’être relevé ni d’exciter de nouvelles contestations ; mais le gros de l’Assemblée fut de l’avis du premier ministre, et jugea l’affaire très importante. On nomma huit commissaires, du nombre desquels étaient MM. d’Embrun[1] et de Toulouse[2], pour examiner avec soin le livre de Jansénius, et pour en faire leur rapport dans huitaine.

Au bout de ce terme si court, le cardinal donna à toute l’Assemblée un festin fort magnifique, et au sortir de table on parla des affaires de l’Église. L’archevêque d’Embrun, portant la parole pour tous les commissaires, fit entendre à Messeigneurs, par un discours des plus éloquents, à ce que dit la Relation du clergé, non pas qu’ils eussent trouvé dans Jansénius les cinq propositions en propres termes, mais qu’à juger d’un auteur par tout le contexte de sa doctrine, on ne pouvait pas douter qu’elles n’y fussent,

  1. François de la Feuillade.
  2. Pierre de Marca.