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sur cela était d’autant plus raisonnable que l’abbaye de Port-Royal, fondée par un évêque de Paris, avait longtemps dépendu immédiatement de lui et de ses successeurs ; mais dans la suite un de ces évêques avait consenti qu’elle reconnût la juridiction de l’abbé de Cîteaux. Elle avait fait représenter ces raisons au pape, qui, les ayant approuvées, remit en 1627 cette abbaye sous la juridiction de l’ordinaire, et l’affranchit entièrement de la dépendance de Cîteaux, en y conservant néanmoins tous les privilèges attachés aux maisons de cet ordre. M. de Gondy en prit donc en main le gouvernement, en examina et approuva les constitutions, et en fît faire la visite par M. X…[1], qui fut le premier supérieur qu’il donna à ce monastère.

Ce fut vers ce temps-là que Louise de Bourbon, première femme du duc de Longueville, princesse d’une éminente vertu, forma avec M. Zamet, évêque de Langres, le dessein d’instituer un ordre de religieuses particulièrement consacrées à l’adoration du mystère de l’eucharistie, et qui, par leur assistance continuelle devant le Saint-Sacrement, réparassent en quelque sorte les outrages que lui font tous les jours et les blasphèmes des protestants et les communions sacrilèges des mauvais catholiques. Ils communiquèrent tous deux leur pensée à la Mère Angélique,

  1. Mauguier ; d’autres ont dit Leclerc, mais ce personnage est inconnu.