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opposée à la signature, jusque-là qu’elle ne pouvait souffrir qu’on se soumît pour le droit sans faire quelque restriction qui marquait qu’on ne voulait point donner d’atteinte à la grâce efficace. Là-dessus elle citait les écrits que nous avons dit que M. Pascal avait faits pour combattre le sentiment de M. Arnauld, et elle citait même de prétendues révélations, où elle assurait que l’évêque d’Ypres lui était apparu. Ce zèle si immodéré et ces révélations auxquelles on n’ajoutait pas beaucoup de foi commencèrent à ouvrir les yeux aux Mères qui, reconnaissant beaucoup de légèreté dans cet esprit, l’éloignèrent peu à peu de leur confiance. Ce fut pour elle une injure qui lui parut insupportable ; et voyant qu’elle n’avait plus la même considération dans la maison, elle songea à se rendre considérable à M. Chamillard. Non seulement elle prit le parti de signer, mais elle se joignit même à ce docteur et à la Mère Eugénie pour leur aider à persécuter ses sœurs dont elle se rendit l’accusatrice, donnant des mémoires contre elles, et leur reprochant entre autres certaines dévotions qui étaient très innocentes dans le fond, et à la plupart desquelles elle-même avait donné occasion. Nous verrons dans la suite l’usage que les ennemis des religieuses voulurent faire de ces mémoires, et la confusion dont ils furent couverts, aussi bien que la sœur Flavie.

Revenons maintenant aux religieuses qui avaient été