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On eut beau se récrier qu’on avait stipulé avant toutes choses qu’on ne parlerait point de cet article. Il soutint hardiment que cela n’était point véritable ; de sorte que ces conférences n’aboutirent qu’à un nouveau démêlé avec ce jésuite. Il écrivit, et on fit contre lui quantité d’ouvrages pleins de raisons très convaincantes, auxquelles il répondit sur le ton ordinaire de sa société, c’est-à-dire avec beaucoup d’injures.

L’évêque de Comminges, fort irrité de la tromperie qu’on lui avait faite, songea néanmoins à accommoder l’affaire par une autre voie. Il se fit mettre entre les mains un écrit signé par les principaux défenseurs de Jansénius, par lequel ils lui donnaient plein pouvoir d’envoyer en leur nom au pape les cinq articles dont nous avons parlé, déclarant qu’ils les soumettaient de bonne foi à son jugement ; qu’au reste, ils suppliaient très humblement Sa Sainteté de croire qu’ils avaient une véritable douleur de toutes ces fâcheuses et importunes disputes qui troublaient depuis si longtemps l’Église. Qu’ils n’avaient jamais eu la moindre pensée de blesser en rien l’autorité du Saint-Siège, pour lequel ils avaient toujours eu et auraient toute leur vie un entier dévouement. Que, bien loin de s’opposer aux deux dernières constitutions, ils étaient prêts à y déférer avec tout le respect et la soumission que demandaient Sa Majesté et la souveraine autorité du Saint-Siège apostolique. Enfin,