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encore, et tout à coup, en 1742, l’Histoire de Port-Royal parut à Cologne, « aux dépens de la compagnie », c’est-à-dire aux frais des libraires associés. Cette publication surprit bien des gens ; les plus étonnés de tous, ce furent les deux fils du poète, qui n’avaient pas lu d’Olivet, et qui ne soupçonnaient pas l’existence d’un pareil ouvrage. Jean-Baptiste se souvint alors que son père, deux ou trois jours avant de mourir, avait remis au médecin Dodart, son ami particulier, un rouleau de papier qu’il tenait serré dans une cassette ; il crut non sans raison que c’était le manuscrit de l’Histoire de Port-Royal, il fit des recherches, et elles aboutirent si bien que quand il mourut, en 1747, il avait entre les mains un excellent texte de la partie antérieurement publiée, et un texte non moins excellent de la seconde partie, dont il avait pu recouvrer les brouillons autographes. Il avait préparé ces deux textes en vue de l’impression ; mais on était alors sous le ministère du cardinal Fleury ; tout ce qui touchait au jansénisme ou à son histoire était surveillé de très près ; la persécution était même si violente que 40.000 lettres de cachet furent expédiées par le doucereux ministre au sujet de la bulle Unigenitus. Ni Jean-Baptiste ni Louis Racine n’osèrent donner l’édition préparée par les soins de Jean-Baptiste, et ce fut seulement en 1767, quatre ans après la mort de Louis, et parce