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AVERTISSEMENT.


tionnée sur les éditions première et seconde, publiées sous les yeux de Racine. Deux autres éditions, celles de 1676 et 1687, faites durant la vie de l’auteur, et qu’on croit avoir été revues par Boileau, ont été également lues avec soin. Nous les avons comparées avec l’édition donnée immédiatement après la mort de Racine (celle de 1702), et avec celle d’Amsterdam de 1743, qu’on attribue à d’Olivet. » Comme M. Aimé-Martin ajoutait non-seulement que ce travail lui avait donné plus de soixante variantes inconnues de ses devanciers, mais aussi « qu’il avait servi à rectifier douze ou quinze passages du texte » qui avaient été altérés, il paraît bien que par là il déclarait avoir, sans autre règle que son propre choix et son goût, composé un texte avec celui des premières éditions séparées 1[1] et des éditions de 1676, 1687, 1697, 1702 et 1743. S’il en était ainsi, il eût évidemment bien fait d’abandonner plus tard ce texte si arbitrairement établi, pour revenir à celui de 1697. Mais nous ne voyons nullement qu’il y soit décidément revenu. Laissant de côté les avertissements et les préfaces, il faut examiner plutôt ce que l’éditeur a fait que ce qu’il a annoncé : équitable loi que nous ne déclinons pas pour nous-même. A bien y regarder, ce que l’on trouve même dans les dernières éditions de M. Aimé-Martin, c’est ce que nous nommions tout à l’heure un système d’éclectisme. Encore eût-il été heureux que le choix n’eût été fait que dans les anciennes éditions.

Prenons nos exemples dans une seule pièce, celle d’An-

  1. 1. Il ne s’en trouve pas deux pour chacune des pièces, comme il le donnerait à entendre, mais pour quelques-unes seulement.