Page:Racine Œuvres complètes 1827 tome 2.djvu/24

Cette page n’a pas encore été corrigée

i6 LES PLAIDEURS.

lYvTIMÉ.

Quoi ! vous faut-il garder?

LÉANDRE.

J'en aurois bon besoin. J'ai ma folie , hélas ! aussi-bien que mon père.

l'intimé. Oh ! vous voulez juger?

léandre , montrant le logis d'Isabelle.

Laissons là le mystère. Tu connois ce logis.

l'intimé. Je vous entends enfin : Diantre ! l'amour vous tient au cœur de bon matin. Vous me voulez parler sans doute d'Isabelle. Je vous l'ai dit cent fois : elle est sage, elle est belle ; Mais vous devez songer que monsieur Chicaneau De son bien en procès consume le plus beau. Qui ne plaide-t-il point? Je crois qu'à l'audience Il fera , s'il ne meurt, venir toute la France. Tout auprès de son juge il s'est venu loger : L'un veut plaider toujours, l'autre toujours juger. Et c'est un grand hasard s'il conclut votre affaire Sans plaider le curé , le gendre et le notaire.

LÉANDRE.

Je le sais comme toi. Mais, malgré tout cela, Je meurs pour Isabelle.

l'intimé. Hé bien, épousez-la. \ ous n'avez qu'à parler , c'est une affaire prête.

LÉANDRE.

Hc ! cela ne va pas si vite que ta tête.

�� �