- 22 BÉRÉNICE.
J'accepte avec plaisir un présage si doux.
Que tardons-nous? faisons ce qu'on attend de nous.
Entrons chez Bérénice; et, puisqu'on nous l'ordonne,
Allons lui déclarer que Titus l'abandonne...
Mais plutôt demeurons. Que faisois-je? Est-ce à moi,
Arsace, à me charger de ce cruel emploi?
Soit vertu, soit amour, mon cœur s'en effarouche.
L'aimable Bérénice entendroit de ma bouche
Qu'on l'abandonne ! Ah, reine! et qui l'auroit pens*
Que ce mot dût jamais vous être prononcé !
ARSACE.
La haine sur Titus tombera tout entière. Seigneur, si vous parlez, ce n'est qu'à sa prière.
ANTIOCHUS.
Non, ne la voyons point, respectons sa douleur : Assez d'autres viendront lui conter son malheur. Et ne la crois-tu pas assez infortunée D'apprendre à quel mépris Titus l'a condamnée, Sans lui donner encor le déplaisir fatal D'apprendre ce mépris par son propre rival? Encore un coup, fuyons; et, par cette nouvelle , N'allons point nous charger d'une haine immortelle.
ARSACE.
Ah ! la voici , seigneur ; prenez votre parti.
ANTIOCHUS.
Oh ciel!
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