,io BÉRÉNICE.
J'entends que vous m'offrez un nouveau diadème , Et ne puis cependant vous entendre vous-même. Hélas! plus de repos, seigneur, et moins d'éclat: Votre amour ne peut-il paroître qu'au sénat? Ah, Titus! (car enfin l'amour fuit la contrainte De tous ces noms que suit le respect et la crainte) De quel soin votre amour va-t-il s'importuner? N'a-t-il que des états qu'il me puisse donner? Depuis quand croyez-vous que ma grandeur me touche? Un soupir, un regard , un mot de votre bouche , Voilà l'ambition d'un cœur comme le mien :
Voyez-moi plus souvent, et ne me donnez rien. Tous vos momens sont-ils dévoués à l'empire?
Ce cœur, après huit jours, n'a-t-il rien à me dire?
Qu'un mot va rassurer mes timides esprits!
Mais parliez-vous de moi quand je vous ai surpris ?
Dans vos secrets discours étois-je intéressée,
Seigneur? étois-je au moins présente à la pensée?
TITUS.
N'en doutez point, madame; et j'atteste les dieux Que toujours Bérénice est présente à mes yeux. L'absence ni le temps , je vous le jure encore , Ne vous peuvent ravir ce cœur qui vous adore.
BÉRÉNICE.
Eh quoi! vous me jurez une éternelle ardeur, Et vous me la jurez avec cette froideur! Pourquoi même du ciel attester la puissance? Faut-il par des sermens vaincre ma défiance ? Mon cœur ne prétend point, seigneur, vous démentir; Et je vous en croirai sur un simple soupir.
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