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i 9 o BÉRÉNICE.

Et de qui la valeur, par vos soius secondée , ]\lit enfin sous le joug la rebelle Judée. Il se souvient du jour illustre et douloureux Qui décida du sort d'un long siège douteux. Sur leur triple rempart les ennemis tranquilles Contemploient sans périls nos assauts inutiles; Le bélier impuissant les menaçoit en vain : Vous seul, seigneur, vous seul, une échelle à la main , Vous portâtes la mort jusque sur leurs murailles. Ce jour presque éclaira vos propres funérailles : Titus vous embrassa mourant entre mes bras; Et tout le camp vainqueur pleura votre trépas. Voici le temps, seigneur, où vous devez attendre Le fruit de tant de sang qu'ils vous ont vu répandre. Si, pressé du désir de revoir vos états, Vous vous lassez de vivre où vous ne régnez pas, Faut-il que sans honneur l'Euphrate vous revoie? Attendez pour partir que César vous renvoie Triomphant et chargé des titres souverains Qu'ajoute encore aux rois l'amitié des Romains. Rien ne peut-il, seigneur, changer votre entreprise? Vous ne répondez point!

ANTIOCHUS.

Que veux-tu que je dise? J'attends de Bérénice un moment d'entretien.

ARSACE.

Hé bien, seigneur?

ANTIOCHUS.

Son sort décidera du mien,

ARSACE.

Comment?

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