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ACTE I, SCÈNE III. i8 7

Trouvèrent à ses vœux quelque obstacle fatal, Aujourd'hui qu'ilpeut tout,que votre hymen s'avance, Exemple infortuné d'une longue constance, Après cinq ans d'amour et d'espoir superflus, Je pars, fidèle encor quand je n'espère plus. Au lieu de s'offenser, elle pourra me plaindre. Quoi qu'il en soit, parlons;c'est assez nous contraindre. Et que peut craindre, hélas! un amant sans espoir Qui peut bien se résoudre à ne la jamais voir?

SCÈNE III.

ANTIOCHUS, ARSACE.

ANTIOCHUS.

Arsace , entrerons-nous?

ARSACE.

Seigneur, j'ai vu la reine; Mais, pour me faire voir, je n'ai percé qu'à peine Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur Qu'attire sur ses pas sa prochaine grandeur. Titus, après huit jours d'une retraite austère, Cesse eiifîu de pleurer Vespasien son père : Cet amant se redonne aux soins de son amour; Et , si j'en crois, seigneur, l'entretien de la cour , Peut-être avant la nuit l'heureuse Bérénice Change le nom de reine au nom d'impératrice.

AXTIOCHTJS.

Helas!

ARSACE.

Quoi ! ce discours pourroit-il vous troubler ?

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