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ACTE IV, SCÈNE IV. i4g

Tenté leur patience, et ne l'ai point lassée. D'un empoisonnement vous craignez la noirceur? Faites périr le frère, abandonnez la sœur : Rome sur ses autels prodiguant les victimes , Fussent-ils innocens, leur trouvera des crimes; Vous verrez mettre au rang des jours infortunés Ceux où jadis la sœur et le frère sont nés.

Nl-ROV.

Narcisse, encore un coup, je ne puis l'entreprendre.

J'ai promis à Burrhus, il a fallu me rendre.

Je ne veux point encore, en lui manquant de foi,

Donner à sa vertu des armes contre moi.

J'oppose à ses raisons un courage inutile;

Je ne l'écoute point avec un cœur tranquille.

NARCISSE.

Burrhus ne pense pas, seigneur, tout ce qu'il dit :

Son adroite vertu ménage sou crédit.

Ou plutôt ils n'ont tous qu'une même pensée;

Ils verroient par ce coup leur puissance abaissée :

Vous seriez libre alors , seigneur; et, devant vous,

Ces maîtres orgueilleux fléchiroient comme nous.

Quoi donc! ignorez-vous tout ce qu'ils osent dire?

- Néron, s'ils en sont crus, n'est point né pour l'empire.

» Il ne dit, il ne fait que ce qu'on lui prescrit :

» Burrhus conduit son cœur, Sénèque son esprit.

» Pour toute ambition , pour vertu singulière ,

» Il excelle à conduire un char dans la carrière;

» A disputer des prix indignes de ses mains;

» A se donner lui-même en spectacle aux Romains ;

» A venir prodiguer sa voix sur un théâtre;

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