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ACTE IV, SCÈNE IL i3 9

Que, lassé d'un respect qui vous gênoit peut-être, Vous avez affecté de ne me plus connoître. J'ai vu Burrhus, Sénèque, aigrissant vos soupçons, De l'infidélité vous tracer des leçons, Ravis d'être vaincus dans leur propre science. J'ai vu favorisés de votre confiance Othon, Sénécion, jeunes voluptueux, Et de tous vos plaisirs flatteurs respectueux. Et lorsque, vos mépris excitant mes murmures, Je vous ai demandé raison de tant d'injures, (Seul recours d'un ingrat qui se voit confondu) Par de nouveaux affronts vous m'avez répondu. Aujourd'hui je promets Junie à votre frère; Ils se flattent tous deux du choix de votre mère : Que faites-vous? Junie, enlevée à la cour, Devient en une nuit l'objet de votre amour : Je vois de votre cœur Octavie effacée Prête à sortir du lit où je l'avois placée; Je vois Pallas banni, votre frère arrêté : Vous attentez enfin jusqu'à ma liberté; Burrhus ose sur moi porter ses mains hardies. Et lorsque, convaincu de tant de perfidies , Vous deviez ne me voir que pour les expier, C'est vous qui m'ordonnez de me justifier.

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��Je me souviens toujours que je vous dois l'empire; Et sans vous fatiguer du soin de le redire, Votre bonté, madame, avec tranquillité Pouvoit se reposer sur ma fidélité. Aussi bien ces soupçons, ces plaintes assidues,

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