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i3a BRITANNICUS.

NÉRON.

Du moins, si je ne sais le secret de lui plaire, Je sais l'art de punir un rival téméraire.

BRITANNICUS.

Pour moi , quelque péril qui me puisse accabler, Sa seule inimitié peut me faire trembler.

NÉRON.

Souhaitez-la; c'est tout ce que je vous puis dire.

BRITANNICUS.

Le bonheur de lui plaire est le seul où j'a pire.

NÉRON.

Elle vous l'a promis, vous lui plairez toujours.

BRITANNICUS.

Je ne .^ais pas du moins épier ses discours :

Je la laisse expliquer sur tout ce qui me touche;

Et ne me cache point pour lui fermer la bouche.

NÉRON.

Je vous entends. Hé bien , gardes !

IUNIE.

Que faites-vous ? C'est votre frère. Hélas ! c'est un amant jaloux. Seigneur, mille malheurs persécutent sa vie : Ah! son bonheur peut-il exciter votre envie? Souffrez que, de vos cœurs rapprochant les liens, Je me cache à vos yeux et me dérobe aux siens. Ma fuite arrêtera vos discordes fatales; Seigneur, j'irai remplir le nombre des vestales. Ne lui disputez plus mes vœux infortunés; Souffrez que les dieux seuls en soient importunés.

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