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ACTE II, SCÈNE IV. 11

Entende son arrêt d? la bouche qu'il aime. Si ses jours vous sont ehers, éloignez-le de vous Sans qu'il ait aucun lieu de me croire jaloux. De son bannissement prenez sur vous l'offense; Et, soit par vos discours, soit par votre silence, Du moins par vos froideurs, faites-lui concevoir Qu'il doit porter ailleurs ses vœux et son espoir.

JUNIE.

Moi ! que je lui prononce un arrêt si sévère ! Ma bouche mille fois lui jura le contraire. Quand même jusque-la je pourrois me trahir , Mes yeux lui défendront, seigneur, de m'obéir.

NÉRON.

Caché près de ces lieux, je vous verrai, madame. Renfermez votre amour dans le fond de votre ame : Vous n'aurez point pour moi de langages secrets ; J'entendrai des regards que vous croirez muets; Et sa perte sera l'infaillible salaire D'un geste ou d'un soupir échappé pour lui plaire.

IUNLE.

Hélas! si j'ose encor former quelques souhaits , Seigneur, permettez-moi de ne le voir jamais.

SCÈNE IV.

NÉRON, JUNIE, NARCISSE.

NARCISSE.

Britannicus, seigneur, demande la princesse ; 11 approche.

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