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ACTE II, SCENE III. 109

Ce n'est point par leur choix que je me détermine. C'est à moi seul, madame, à répondre de vous; Et je veux de ma main vous choisir un époux.

JUNTE.

Ah, seigneur! songez-vous que toute autre alliance Fera honte aux Césars, auteurs de ma naissance?

-Nl.UON.

Non, madame; l'époux dont je vous entretiens Peut sans honte assemhler vos aïeux et les siens : Vous pouvez, sans rougir, consentir à sa flamme.

JUNIE.

Et quel est donc, seigneur, cet époux?

NÉRON.

Moi, madame.

JUME.

Vous !

NÉRON.

Je vous nommerois, madame, un autre nom , Si j'en savois quelque autre au-dessus de Néron. ( )ni, pour vous faire un choix où vous puissiez souscrire, J'ai parcouru des yeux la cour, Rome et l'empire. Plus j'ai cherché, madame, et plus je cherche encor En quelles mains je dois confier ce trésor; Plus je vois que César, digne seul de vous plaire, En doit être lui seul l'heureux dépositaire, Et ne peut dignement vous confier qu'aux mains A qui Rome a commis l'empire des humains. Vous-même, consultez vos premières années : Claudius à son fils les avoit destinées; Mais c'étoit en un temps où de l'empire entier Il croyoit quelque jour le nommer L'héritier.