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io8 BKITANMCUS.

Vous qui le punissez , vous ne l'ignorez pas :

Ue grâce, apprenez-moi , seigneur, mes attentats.

NÉRON.

Quoi, madame! est-ce donc une légère offense De m'avoir si long-temps caché votre présence? Ces trésors dont le ciel voulut vous embellir, Les avez-vous reçus pour les ensevelir ? L'heureux Britannicus verra-t-il sans alarmes Croître , loin de nos yeux , son amour et vos charmes? Pourquoi, de cette gloire exclus jusqu'à ce jour, M'avez-vous , sans pitié, relégué dans ma cour? On dit plus : vous souffrez, sans en être offensée, Qu'il vous ose, madame, expliquer sa pensée; Car je ne croirai point que, sans me consulter, La sévère Junie ait voulu le flatter, Ni qu'elle ait consenti d'aimer et d'être aimée, Sans que j'en sois instruit que par la renommée.

IDNII.

Je ne vous nierai point , seigneur, que ses soupirs M'ont daigné quelquefois expliquer ses désirs. Il n'a point détourné ses regards d'une fille Seul reste du débris d'une illustre famille : Peut-être il se souvient qu'en un temps plus heureux Son père me nomma pour l'objet de ses vœux. Il m'aime; il obéit à l'empereur son père, Et j'ose dire encore, à vous , à votre mère : Vos désirs sont toujours si conformes aux siens...

Nl'.llON.

Ma mère a ses desseins, madame, et j'ai les mien- Ne parlons plus ici de Claude et d'Agrippiue;

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