ACTE II, SCÈNE III. 107
NARCISSE.
Seigneur, bannissez-le loin d'elle.
NÉRON.
J'ai mes raisons, Narcisse; et tu peux concevoir Que je lui vendrai cher le plaisir de la voir. Cependant vante-lui ton heureux stratagème; Dis-lui qu'en sa faveur on me trompe moi-même, Qu'il la voit sans mon ordre. On ouvre; la voici. Va retrouver ton maître , et l'amener ici.
SCÈNE III.
NÉROX, JUNIE.
NÉRON.
Vous vous troublez, madame, et changez de vidage : Lisez-vous dans mes yeux quelque triste présage ?
JUNIE.
Seigneur, je ne vous puis déguiser mon erreur; J'allois voir Octavie, et non pas l'empereur.
NÉRON.
Je le sais bien, madame, et n'ai pu sans envie Apprendre vos bontés pour l'heureuse Octavie.
JUNIE.
Vous, seigneur?
NÉRON.
Pensez-vous, madame, qu'en ces lieux Seule pour vous connoître Octavie ait des yeux ?
JUNIE.
Et quel autre, seigneur, voulez-vous que j'implore? A qui demanderois-je un crime que j'ignore?
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