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— Bah ! c’est si vite cuit !

Mlle  Césarine, qui ne refusait que par pure politesse, se laissa tenter et bientôt voici nos deux commères attablées chacune devant un bon bol de café au lait tout fumant et fleurant bon.

Pendant ce temps, mons Caramel, qui était caché sous la table et qui n’osait quitter cet abri tant qu’il y aurait du monde, par peur de quelque coup de balai, — pendant ce temps, disons-nous, ce bon Caramel s’ennuyait, ne prenant aucun intérêt aux papotages de ces dames et trouvant longuettes les aventures du monsieur du second ou de la dame du cinquième.

Mame Michel et Mlle  Césarine boivent du café
Mame Michel et Mlle  Césarine boivent du café

Et il trouvait le temps long aussi, d’autant plus qu’il avait aperçu sur la table un sucrier plein jusqu’au bord, et M. Caramel adorait le sucre.

Et il songeait, en son âme de singe :

— Ah çà ! est-ce que ces deux pécores n’auront pas bientôt fini leur bavardage !…

Mais Mame Michel et la bonne avaient tant de choses à se dire.

Pensez que la maison avait cinq étages, et chaque étage deux locataires, cela faisait dix ménages, sans compter les boutiques du rez-de-chaussée, dont Mame Michel et la bonne avaient à éplucher la vie privée.

Aussi Caramel s’impatientait.