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notice biographique sur rabelais

Tout ce qu’on sait d’authentique sur l’administration curiale de Rabelais se réduit à ceci : l’évêque de Paris, Eustache Du Bellay, au cours d’une visite pastorale, étant venu à Meudon, il ne trouva que le vicaire.

Moins de trois semaines après qu’il avait recouvré son indépendance, le 28 janvier 1552, Rabelais adresse la dédicace du quart livre à Odet de Châtillon, et se place sous la protection officielle de ce prélat : « Presentement hors de toute intimidation, lui dit-il, ie mectz la plume au vent ; esperant que par vostre benigne faueur vous me ferez contre les calumniateurs comme vn fecond Hercules Gaulloys. » Et il termine ainsi en attribuant audacieusement à son nouveau défenseur toute la responsabilité de son œuvre : « Au surplus vous promettant que ceulx qui par moy seront rencontrez congratulans de ces ioyeulx escriptz, tous ie adiureray vous en sçauoir gré total… par vostre exhortation tant honorable m’auez donné & couraige & inuention : & sans vous m’estoit le cueur failly, & restoit tarie la fontaine de mes esprits animaulx. »

Des poursuites ordonnées par le parlement suspendirent momentanément la vente de l’ouvrage qui, néanmoins, reprit bientôt son cours. Mais les incertitudes et les obscurités qui avaient enveloppé le berceau de Rabelais, s’épaississent de nouveau autour de sa tombe. Sa mort paraît toutefois devoir être rapportée à l’année 1553. Quant au lieu de sa sépulture, le plus sage semble de s’en tenir à l’opinion de Colletet, qui termine ainsi la biographie de Rabelais :