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notice biographique sur rabelais

obtenir une absolution qui lui permît de reprendre l’habit de saint Benoît et d’exercer la médecine, à l’exception des opérations sanglantes, interdites aux ecclésiastiques par les canons.

L’induit qui lui accorda cette absolution et le privilège d’exercer la médecine est daté du 18 janvier 1536 ; il est rédigé dans les termes les plus flatteurs. Paul III déclare vouloir récompenser en lui le zèle de la religion, la science des lettres, l’honnêteté de la vie et des mœurs, la probité et la vertu. On pourrait croire que ce sont là formules purement officielles, toujours usitées dans ces sortes d’actes. Mais dans une de ses lettres, Rabelais insiste longuement sur l’extrême bonne grâce dont la chancellerie pontificale a fait preuve à son égard, et surtout sur le gratis qu’on lui a exceptionnellement accordé. Dans la supplique adressée au pape, Rabelais faisait amende honorable de son « apostasie ». Certain d’avance que l’évêque de Paris, le cardinal du Bellay, lui ferait ouvrir les portes de la collégiale de Saint-Maurles-Fossés, il demande au pape l’autorisation d’entrer dans tout monastère de Bénédictins qui consentira à le recevoir. Non seulement sa demande fut accueillie, mais le cardinal de Genutiis, juge du Palais, et le cardinal Simoneta, auditeur de la Chambre, prirent avec la plus grande sollicitude les mesures nécessaires pour que l’absolution qui lui était accordée fût irréfragable en France, et firent même en sorte qu’il l’obtînt gratis, ou du moins n’eût plus à payer, comme il dit dans une de ses lettres, que « le référendaire, procureurs et autres