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notice biographique sur rabelais

semble avoir partagé cet enthousiasme attendri ; et toujours il se rappela le temps passé à Ligugé comme le plus calme et le plus heureux de sa vie.

Mais le désir de voir et l’humeur inquiète
L’emportèrent enfin,

et sans en avoir obtenu l’autorisation, un beau jour, il échangea son vêtement de religieux pour l’habit de prêtre séculier et se mit à courir le monde.

Que fit-il durant ces premières années d’indépendance ? Aucun document certain ne l’indique. Ceux de ses biographes qui semblent le mieux inspirés, Antoine Leroy, Rathery, Quicherat pensent qu’il parcourut diverses universités, et croient retrouver dans Pantagruel quelques souvenirs de ce tour de France. Il est certain, du moins que Rabelais mit ce temps à profit pour son instruction. Car, inscrit le 17 septembre 1530 comme étudiant sur le registre de la Faculté de médecine à Montpellier, il y fut reçu bachelier moins de six semaines après, le 1er novembre ; et, en 1531, il y expliqua publiquement les Aphorismes d’Hippocrate, et ensuite l’Art médical de Galien.


Ces travaux sérieux n’excluaient pas tout à fait les divertissements burlesques. Rabelais nous raconte la farce de la Femme mute jouée à Montpellier par lui et ses camarades « Antoine Saporta, Guy Bouguier, Balthasar Noyer, Tollet, Jean Quentin, François Robinet, Jean Perdrier » et le plaisir avec lequel il en parle permettrait