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notice biographique sur rabelais

son jardin le rendez-vous des habitans les jours de fêtes ; et le cabinet de ses livres qui donne dessus, un celier pour mettre du vin. » Sur la prière de Calignon, de Thou fit à ce sujet d’assez jolis vers qui sont rapportés dans les Mémoires, et dans lesquels il insiste très nettement sur cette circonstance : que la maison laissée par le père de Rabelais, fut, après la mort de ce dernier, transformée en cabaret. Le père n’était donc pas, comme on l’a dit, aubergiste à l’enseigne de la Lamproie, puisque la maison ne devint une auberge qu’après la mort de son fils. D’autres ont avancé, sans preuves, que ce père de Rabelais était apothicaire. Nous n’en savons rien. Nous ne sommes même pas certains qu’il ait possédé, près de Chinon, le clos de la Devinière ; on le lui attribue généralement, et même Le Duchat y fait naître Rabelais. Mais cette tradition peut bien ne reposer que sur les allusions que fait notre auteur au « bon vin blanc du cru de la Devinière », ailleurs, (souvenir moins agréable) aux cheussons ou cousins dont le lieu était infesté.


Il est à peu près constant que Rabelais étudia d’abord en l’abbaye de Sully (ce nom s’écrit aussi Seully, Suillé, Seuillé, ou Sévillé). De Sully, il passa au couvent de la Basmette, ou de la Baumette (à un quart de lieue d’Angers) ainsi nommé d’une grotte qui, bien que beaucoup plus petite, rappelait par sa forme la célèbre Sainte-Baume voisine de Marseille. Bruneau, sieur de Tartifume, avocat à Angers, mort en 1626, et qui avait pu, dans sa jeunesse, recueillir des renseignements assez voisins des faits qu’il