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3IO COMMENTAIRE.

seulement terminée par un quatrain, dont nous parle- rons en son lieu. Les éditeurs modernes l’ont transporté en tête de l’ouvrage : ils croient pour la plupart y trouver la preuve que ce dernier livre est de Rabelais, tandis que ces vers semblent plutôt indiquer le con- traire.

Quant aux contemporains, ils ont regardé l’œuvre comme supposée et ont été jusqu’à en désigner l’auteur ; il est vrai que les renseignements qu’ils donnent sont vagues, souvent même contradictoires.

Antoine du Verdier, né le ii novembre 1^44, âgé par conséquent de dix-huit ans lorsque Uljle fonnante parut, attaché plus tard au cardinal François du Bellay qu’il suivit à Rome, admirablement placé pour être bien informé de ce qui touchait Rabelais, sur qui il nous a donné de précieux détails, dit dans sa Prosopogruphie (Lyon, Frelon, 1604, fol., t. m, p. 2452) : « Son mal- heur eft que chacun s’cft voulu méfier de Pantagruel- lifer, & font fortis plufieurs liurcs foubs fon nom adiouftez ù fes œuures, qui ne font pas de luy, comme Vli\e fonante faicte par vu Efcliolier de Valence, & autres. »

Louis Guyon, dans le trentième chapitre de ses Di- uerfes leçons (Lyon, C. Marillon, 1604, 8° p. 386) in- titulé : Dif cours fur la vocation &" vie de falnt Luc. Médecin & Euangelifle^ ©" difciple des Apojtres^ qui ferr d’apologie pour les Médecins, calomnie : ^ faujfement ^ s’exprime de la manière suivante dans un passage inté- ressant, un peu long, et dont la dernière partie seu- lement touche au cinquième livre, mais que nous n’a- vons pas néanmoins le courage d’abréger, parce qu’il présente un témoignage curieux de la façon dont Rabelais était jugé par ses contemporains. Après avoir parlé de la piété de plusieurs médecins, Louis Guyon ajoute : « Aucuns me pourront alléguer Rabelais Mé- decin, qu’on iuge tantoft Atteifl : e, tantoft Luthérien : le refponds, qu’il ell bien mal-aifé de iuger de ces choies, pour comprendre fon intention, mefmement