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A MONSEIGNEVR DE MAILLEZAIS. 343

pour feulement commettre gens qui informaffent fur la tyrannife & melchancecé dudici : Duc, parcill de Florence conllitua le Cardinal Cibo fon Gouuer- neur & arriua en cette ville le lendemain de Noël fur les vingt trois heures entra par la porte S’. Pierre, accompagné de cinquante cheuaux légers armez en blanc, & la lance au poing, & enuiron de cent arquebufiers. Le relie de fon train eftoit petit & mal en ordre & ne luy fut faicl entrée quel- conque, excepté que l’AmbalTadeur de l’Empereur alla au deuant iufques à ladide porte. Entré que fut fe tranfporta au Palais & eut audience du Pape, qui peu dura, & fut logé au Palais S’. George. Le landcmain matin partill, accompagné comme deuant.

Depuis huift iours en ça font venues nouuelles en cette ville & en a le S’. Père receu lettres de diuers lieux comment le Sophy, Roy des Perfes, a deffaid l’armée du Turcq. Hier au foir arriua icy le neueu de Monf. de Vely AmbafTadeur pour le Roy par deuers l’Empereur, qui compta à Monf"". le Cardinal du Bellay que la chofe eil véritable & que c’a ell : é la plufgrande tuerye qui fut faide depuis quatre cents ans en ça. Car du cofté du Turcq, ont efté occis plus de quarante mille cheuaulx. Confi- derez quel nombre de gens de pied y eft demouré pareillement du cofté dudid Sophy. Car entre gens qui ne fuyent pas volontiers, non folet effe incruenta viéloria. La delTaide principale fut près d’vne petite ville, nommée Cony, peu diftante de la grande ville Tauris, pour laquelle font en différent le Sophy &le Turcq. Le demourant fut faid près d’vne place nom- mée Betelis. La manière fut que ledid Turq auoit party fon armée & part d’icelle enuoyée pour prendre