PROLOGVE
DV QVART LIVRE[1]
evvevrs tresillustres, & vous
goutteurs tres precieux, i’ay veu,
receu, ouy, & entendu l’Ambassadeur
que la seigneurie de voz
seigneuries ha transmis par deuers
ma paternité, & m’a semblé bien
bon & facond orateur. Le sommaire
de sa proposition, ie reduis en trois motz[2],
lesquelz sont de tant grande importance, que iadis
entre les Romains par ces trois motz le Preteur
respondoit à toutes requestes exposées en iugement :
par ces trois motz, decidoit toutes controuersies,
tous complainctz, proces, & differents, & estoient
les iours dictz malheureux & nefastes, esquelz le
Preteur n’vsoit de ces trois motz, fastes & heureux,
esquelz d’iceulx vser souloit : Vous donnez, vous
dictes, vous adiugez. O gens de bien, ie ne vous
peulx voir[3] ! La digne vertu de Dieu vous soit,
- ↑ Ce prologue est celui de l’édition de 1548. Voyez la Bibliographie.
- ↑ Les trois mots : do, dico, addico, qui se trouvent expliqués quelques lignes plus bas, reviennent p. 186-189 en tête des trois alinéas : Vous me donnez… Vous dictes… Vous adiugez.
- ↑ Voyez ci-dessus, p. 268, note sur la l. 7 de la p. 253.