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le quart livre.


ne portoit que le pied droict, & soulier entortillé.

Villon voyant advenu ce qu’il avoit pourpensé, dist à ses Diables. Vous iourrez bien, messieurs les Diables, vous iourrez bien, ie vous assie. O que vous iourrez bien. Ie despite la diablerie de Saulmur, de Doué, de Mommorillon, de Langès, de sainct Espain, de Angiers : voire, par Dieu, de Poictiers avecques leur parlouoire, en cas qu’ilz puissent estre à vous parragonnez. O que vous iourrez bien.

Ainsi (dist Basché) prevoy ie mes bons amys, que vous dorenavant iouerez bien ceste tragicque farce : veu que à la première monstre & essay, par vous a esté Chiquanous tant disertement daubbé, tappé, & chatouillé. Præsentement ie double à vous tous vos guaiges. Vous mamie (disoit il à sa femme) faictez vos honneurs, comme vouldrez. Vous avez en vos mains & conserve tous mes thesaurs. Quant est de moy, premierement ie boy à vous tous mes bons amys. Or ça, il est bon & frays. Secondement vous maistre d’hostel, prenez ce bassin d’argent. Ie le vous donne. Vous escuiers prenez ces deux couppes d’argent doré. Vos pages de troys moys ne soient fouettez. M’amye donnez leurs mes beaulx plumailz blancs avecques les pampillettes d’or. Messire Oudart ie vous donne ce flaccon d’argent : cestuy aultre ie donne aux cuisiniers : aux varletz de chambre ie donne ceste corbeille d’argent : aux palefreniers ie donne ceste nasselle d’argent doré : aux portiers ie donne ces deux assiettes : aux muletiers, ces dix happesouppes. Trudon prenez toutes ces cuillères d’argent, & ce drageoir : Vous lacquais prenez ceste grande sallière. Servez moy bien amys, ie le recongnoistray : croyans fermement que i’aymerois mieulx, par la vertus Dieu, endurer en guerre