rolles, ie vous en prie. Quand ie vous diz, s’il plaiſt à Dieu, vous fays ie tord ? Eſt ce mal parlé ? Eſt ce condition blaſpheme ou ſcandaleuſe ? N’eſt ce honorer le ſeigneur, createur, protecteur, ſeruateur ? N’eſt ce le recongnoiſtre vnicque dateur de tout bien ? N’eſt ce nous declairer tous dependre de ſa benignité ? Rien ſans luy n’eſtre, rien ne valoir, rien ne pouoir : ſi ſa ſaincte grace n’eſt ſus nous infuſe ? N’eſt ce mettre exception canonicque à toutes nos entreprinſes ? & tout ce que propoſons remettre à ce que ſera diſpoſé par ſa ſaincte volunté, tant es cieulx comme en la terre ? N’eſt ce veritablement ſanctifier ſon benoiſt nom ? Mon amy, vous ne serez[1] poinct coqu, ſi Dieu plaiſt. Pour ſçauoir ſur ce quel eſt ſon plaiſir, ne fault entrer en deſeſpoir, comme de choſe abſconſe, & pour laquelle entendre, fauldroit conſulter ſon conſeil priué, & voyager en la chambre de ſes treſſainctz plaiſirs. Le bon Dieu nous a faict ce bien, qu’il nous les a reuelez, annoncez, declairez, & apertement deſcriptz par les ſacres bibles. Là vous trouuerez que iamais ne ſerez coqu, c’eſt à dire que iamais voſtre femme ne ſera ribaulde, ſi la prenez iſſue de gens de bien, inſtruicte en vertus & honeſteté, non ayant hanté ne frequenté compaignie que de bonnes meurs, aymant & craignant Dieu, aymant complaire à Dieu par foy & obſeruation de ſes ſainctz commandemens : craignant l’offenſer & perdre ſa grace par default de foy & tranſgreſſion de ſa diuine loy, en laquelle eſt rigoureuſement defendu adultere, & commendé adhærer vnicquement à ſon mary, le cherir, le ſeruir, totalement l’aymer apres Dieu. Pour renfort de ceſte diſcipline vous de voſtre couſté l’entretiendrez en amitié coniugale, continuerez en preud’homie, luy
- ↑ Ferez. Lisez ſerez.