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Comment Gargantua fut mis soubz aultres pedagoges.

Chapitre XV.



À tant son pere aperceut que vrayement il estudioit très bien et y mettoit tout son temps, toutesfoys qu’en rien ne prouffitoit et, que pis est, en devenoit fou, niays, tout resveux et rassoté.

De quoy se complaignant à Don Philippe des Marays, vice roy de Papeligosse, entendit que mieulx luy vauldroit rien n’aprendre que telz livres soubz telz precepteurs aprendre, car leur sçavoir n’estoit que besterie et leur sapience n’estoit que moufles, abastardisant les bons et nobles esperitz et corrompent toute fleur de jeunesse.

«  Qu’ainsi soit, prenez (dist il) quelc’un de ces jeunes gens du temps present, qui ait seulement estudié deux ans. En cas qu’il ne ait meilleur jugement, meilleures parolles, meilleur propos que vostre filz, et meilleur entretien et honnesteté entre le monde, reputez moy à jamais un taillebacon de la Brene. » Ce que à Grandgousier pleust très bien, et commanda qu’ainsi feust faict.

Au soir, en soupant, ledict des Marays introduict un sien jeune