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picques, espées, lances & hacquebutes, & ceulx qui portoient les pelerins liez, il les mettoit à pied & delivroit leurs chevaulx au dictz pelerins, les retenant avecques soy l’orée de la haye. Et Toucquedillon, lequel il retint prisonnier.


Comment le Moyne amena les pelerins & les bonnes paroles que leur dist Grandgouzier. xxxxx Chap. xliij.

Vignette 158
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Este escarmouche parachevée se retyra Gargantua avecques ses gens excepté le Moyne. Et sus la poincte du iour se rendirent à Grangouzier, lequel en son lict prioyt dieu pour leur salut & victoyre. Et les voyant tous saulz & entiers les embrasse de bon amour, & demanda nouvelles du moyne. Mais Gargantua luy respondit que sans doubte les ennemys avoient le moyne. Ils auront (dist Grandgouzier) doncques male encontre. Ce que avoyt esté bien vray. Pourtant encores est le proverbe en usaige, de laisser le Moyne à quelqu’un. Adoncques commenda qu’on aprestat tresbien à desieuner, pour les refraischir. Le tout apresté l’on appella Gargantua mais tant luy grevoit de ce que le moyne comparoit aulcunement, qu’il ne vouloit ny boyre, ny manger. Tout