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de montagnes n’est là pour briser leur violence ; ils arrivent sans obstacle du pôle au tropique où ils rencontrent l’été avec lequel il faut qu’ils luttent corps à corps. Aussi n’est-il pas rare, en juillet et en août, de voir le thermomètre Réaumur s’élever à 28°1/2, tandis que le mercure gèle en hiver[1]. » La neige commence à tomber en novembre ; il gèle en décembre et, en janvier, le froid se fait sentir dans toute sa rigueur. Le dégel ne se produit qu’en avril ou au commencement de mai ; le printemps commence aussitôt et est presque immédiatement suivi par les ardeurs de l’été. La chaleur est déjà très forte dans les premiers jours de juin et devient caniculaire en juillet et en août. Seuls, les mois de septembre et d’octobre, ce qu’on appelle aux États-Unis l’Indian summer (l’été indien) sont ordinairement très agréables. Un des inconvénients de l’été américain est la quantité de moucherons et de moustiques qu’il fait éclore surtout dans le voisinage des rivières. Les « moustiques noirs », les « cousins » ou « maringouins » sont particulièrement nombreux et agressifs du 20 mai à la fin de juin. Ces désagréables insectes s’acharnent après les hommes et les bêtes et leur causent de cuisantes tortures. Ces tourments ne sont pas rachetés par le spectacle des beaux papillons qui émaillent les prairies du Canada et de la brillante « mouche à feu » qui illumine les forêts de cette partie du Nouveau-Monde[2].

N’exagérons pas cependant les rigueurs et les ennuis de ce climat. Comme le fait remarquer un auteur ca-

  1. Balbi, Géographie universelle.
  2. Voir, dans la collection de l’Univers pittoresque, le volume consacré aux États-Unis et au Canada.