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misères laissés par ces fléaux. Québec, cependant, où cette catastrophe coïncidait avec un déclin rapide de la principale industrie locale, la construction des navires, et qui vit à ce moment un grand nombre de ses ouvriers s’expatrier et partir pour les États-Unis, se ressentit longtemps de ce coup, et sa population est toujours depuis lors restée à peu près stationnaire. Le nouvel ordre constitutionnel allait pourtant lui rendre le titre de capitale, de capitale provinciale il est vrai, car la capitale de la Confédération devait être maintenue à Ottawa, où l’on venait d’élever pour le Parlement canadien un édifice magnifique, rappelant par ses proportions et par l’architecture le beau palais de Westminster. Cet édifice fut inauguré le 8 juin 1866, et c’est à Ottawa que se tint la dernière session du Parlement canadien sous le régime de l’Union.

C’est aussi à Ottawa que fut proclamé le nouvel ordre de choses qui devait mettre un terme à ce régime de l’Union imposé en 1841 par la métropole anglaise aux deux Canadas, sans le consentement des intéressés, et particulièrement sans la consultation des Canadiens d’origine française. Cette fois, du moins, ils avaient eu leur part, une large part, à la résolution qui allait décider de leurs destinées politiques. Le Parlement anglais, saisi par les ministres de la couronne du projet de confédération, n’avait fait aucune opposition à ses clauses, et le projet avait reçu, le 20 mars 1867, la sanction royale. Il ne restait plus, dès lors, qu’à mettre en vigueur le nouvel ordre de choses qui devait se substituer à une constitution devenue caduque. La Confédération, composée des quatre provinces de Québec (Bas-Canada), Ontario (Haut-Canada),